J’ai eu récemment l’occasion de faire une rencontre destinée à présenter des livres documentaires. Une occasion qui donne matière à réflexion sur la perception de ce genre littéraire. En effet, si l’on peut compter sur des collections classiques documentaires, l’univers de la littérature jeunesse, en général, par son éclatement, offre aussi beaucoup d’ouvrages rejoignant des notions telles que …le vocabulaire, l’organisation d’un livre, la curiosité, les connaissances, les lectures diverses et différentes. Bref, tout ce que comprend un documentaire classique. Comment attirer les enseignants vers ce genre et amener les jeunes à les utiliser, à les lire ? Mon choix s’est orienté vers trois chemins :
– Le documentaire classique et de qualité: Mes premières découvertes ou Les yeux de la découverte, restent des collections utiles et essentielles pour l’accès au savoir. L’une, pour les petits, parce qu’elle permet à l’enfant d’être acteur dans la découverte grâce aux effets des transparents, mais aussi d’aller plus loin que la simple observation d’une fleur ou d’une coccinelle. La seconde par son approche encyclopédique irréprochable, la qualité des photos, croquis ou dessins, la structure et surtout la richesse et la variété de l’information textuelle. Il existe bien sûr, en dehors de ces collections, d’autres livres qui rejoignent cet aspect classique par leur contenu impressionnant, tel Le grand livre de l’arbre. Et parallèlement à ces deux collections de bases, de nouvelles collections plus proches des approches que les jeunes peuvent avoir avec internet. C’est le cas de Tothème.
– Le docufiction ou documentaire narratif, qui va du journal d’un enfant, à la biographie en passant par tout ce que propose la collection ARCHIMÈDE de l’école des loisirs. Ces livres agrémentés d’images créées par des illustrateurs au même titre qu’un album, ont une approche affective et émotionnelle. Le slogan de la collection Archimède a toujours été « Avec une histoire, je comprends ». Ce sont des albums à lire et à partager à voix haute à travers lesquels on apprend aux jeunes à ressortir l’information distillée dans des récits de vie (Louis Armstrong, avec un CD d’accompagnement, ou Comment ça pousse?). Ce sont des livres dans lesquels les jeunes sont impliqués comme ils peuvent l’être à travers des histoires fictionnelles (Moi, Joshua Slocum).
– Les documentaires conceptuels : je les nomme ainsi car ils ont des approches très diverses, des points de vue polyvalents et sont souvent reliés à des jeux de formes, des jeux corporels qui permettent d’intégrer des notions (Yoga des petits); ce sont aussi des livres thématiques ou photographiques. Ils sont la preuve même que l’on peut apprendre en s’amusant (cf. les excellents ouvrages du couple Pittau et Gervais au graphismes étonnants). De plus, ce sont souvent des livres à la présentation et à la mise en page très soignée (Histoires de squelettes, L’encyclopédie des héros).
Alors, le documentaire…un genre sans limite? En tous cas, un genre épanoui, ouvert, éclaté amenant les enfants à aborder la vie par mille facettes. Un genre plein de perspectives. Le documentaire d’aujourd’hui n’est plus seulement scientifique et encyclopédique. Il est aussi fictionnel, artistique, humoristique, conceptuel, multipliant les types de textes et de représentations visuelles.
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