Il nous tarde de voir arriver dans nos librairies ces nouveautés déjà parues de l’autre côé de l’Atlantique. Et voilà que nous abordons la 1ère semaine d’octobre, et que les livres déboulent sur les tablettes. Nous ne savons plus où donner de la tête, mais laissez-moi commencer par deux albums qui je crois retiendront votre attention et vous feront réagir. Le premier pour son propos et le second pour son propos et l’hilarité qu’il provoque. Tous deux ont en communu la notion du danger.
Le dernier album de Jeanne Willis, Clic,clic, danger !, est accompagné des illustrations de son fidèle comparseTony Ross. Cette fois, la touche est différente, plus douce, agrémentée de pastels sans doute, mais le dessin toujours aussi tonique.
Un petit poussin coquin qui profite des nuits où tout le monde dort pour aller sur internet. Il est précoce et nous rappelle un peu nos jeunes ados téméraires, rusant de la surveillance adulte, pour vivre l’aventure sur les médias et étirer leurs nuits sur la toile du web. Ce petit poussin fera un temps le bonheur des animaux de la ferme en fournissant à l’un une charette, aux autres un voilier, une belle voiture… C’est merveilleux de commander sur internet et un peu magique. Et lui, tiens, s’il s’achetait aussi quelque chose pour se faire plaisir ? Un appareil photo, peut-être ? En se prenant en photo et surtout en téléchargeant sa frimousse sur internet, il pourra aller à la rencontre d’un ami…
Sans être moralisateur, en osant même un fin abrupte – faisant penser à Poussin noir de Rascal, Jeanne Willis, éveille les plus jeunes au danger mais surtout à mesurer la conséquence de nos actes.
Dans une autre veine, totalement différente, avec des allures de vieux films muets, le dernier Mo Willems est un modèle du genre. Les acteurs: un renard affamé, une oie dodue et dans le rôle des figurants, des bébés oisons. Ce n’est pas une bonne idée! est l’histoire d’une rencontre entre un renard et une oie. « Quelle chance! », se dit l’un. « », se dit l’autre. Mais des deux, qui aura le dernier mot, et comment ?
Comme les bébés oisons, nous serons témoins du suspense, de l’action et…du souper ! Là aussi il est question de danger, mais il est surtout question de montrer que le plus danger (symbolisé souvent par le plus fort) n’est pas toujours celui que l’on croit. L’autre point intéressant de cet album est aussi la distanciation imposée par les oisons spectateurs. Ils participent vraiment à l’atmosphère cinématographique du livre et incitent les lecteurs-spectateurs à réagir devant le drame épouvantable qui pourrait bien se produire.