Il s’appelle Grégoire Solotareff. Il a écrit et/ou illustré quelques 80 albums, en solo ou avec d’autres, notamment avec sa soeur Nadja ou sa maman, Olga Lecaye (décédée en 2004). Grégoire Solotareff fut l’un de mes premiers amours en littérature jeunesse. J’ai adoré lire ses albums à mes enfants pour leurs textes parfois déroutant qui leur apprenaient à se laisser surprendre par une histoire. Ah, ce goût du risque dans les histoires de Solotareff ! Je les ai aimés (et les aiment toujours) pour les illustrations faites de couleurs intenses et expressionnistes, qui leur permettaient d’apprivoiser un monde pictural riche. Illustrations sombres ou lumineuses mais toujours évocatrices d’un monde intérieur.
À travers son art, Grégoire Solotareff fait entrer en littérature jeunesse des thèmes graves (pareils à ceux, universels, des contes) : la solitude, le handicap, le rejet, les amitiés improbables, l’abandon, …des thèmes qui font de ces lectures de grands moments d’émotions et qui ne sont jamais explorés dans une vision moraliste ou comportementaliste. Au contraire l’auteur se plait à brouiller les pistes sans imposer de voie clairement définie pour mener au sens du récit, laissant le lecteur s’explorer lui-même pour interpréter l’histoire. « Est-ce qu’on est seul dans la vie? », demande Fleur, l’héroine de Toute seule.
Grégoire Solotareff s’intéresse aussi à une multitude de choses. Il explore le monde du cinéma (films d’animation ou dessin animé). Ainsi l’histoire de Tom, Loulou et U ont eu la chance de prendre vie.
De plus, une partie de son travail se consacre à mettre en lumière de nouveaux créateurs à travers la collection Loulou et cie dont il est le grand navigateur.
Les rencontres proposées ce mois-ci (voir nos événements à venir) mettront en valeur le talent d’écrivain et de plasticien de Grégoire Solotareff. Un solo d’albums qui je l’espère vous envoutera.