En mars, lisons de la poésie. C’est le mois de la poésie. Ça fait venir le printemps, ça réchauffe le coeur et les oreilles. Ça donne du rythme à nos élans. Les enfants y sont sensibles tout autant que nous, et peut-être plus spontanément encore. Des sons nouveaux chatouillent leurs oreilles et ils perçoivent le language comme une source infinie de rêve et de créativité.
La poésie, Gallimard en édite depuis le début qu’elle s’appelle Gallimard. Et la maison d’édition continue à offrir Prévert, Éluard et Aragon à tous. Récemment la collection Enfance en poésie a été remise en page dans un format souple et à un prix modique. Il est rare que je parle prix dans mes chroniques, mais dans ce cas précis c’est un argument irréfutable pour l’achat de livres de poésie qui est loin d’être une priorité pour tous, soyons honnêtes!
Est-ce la timidité de déclamer des vers devant vingt-quatre jolies têtes blondes ou brunes? Se sent-on si malhabiles à DIRE la poésie ? Pourtant, quel jolie place à prendre pour l’adulte que de partager le rêve et entraîner les jeunes dans un ailleurs au milieu de la classe ! Et achever un jour de classe en racontant ou en écoutant « En sortant de l’école, nous avons rencontré, une grand chemin de fer qui nous a emmené… », l’effet n’est-il pas magique? J’ai appris cette poésie quand j’étais enfant, je l’ai chantée, je l’ai apprise à mes enfants et je la chante encore. Mais si un texte trop long vous effraie, cela peut être tout simplement trois vers lancés dans la classe en plein milieu de la journée, trois vers tels que… »Je sers à tous, Disait l’horloge, Sauf à moi. » (Guillevic)
À côté de ces incontournables, pourquoi ne pas choisir quelques petites questions qui feront naître de grands débats dans, Le livre des questions de Pablo Neruda? Par exemple « Mais sais-tu d’où provient la mort: Est-ce d’en haut? Est-ce d’en bas? »
Pour les tout-petits, Un dragon dans la tête de Pittau et Gervais, incite à la création avec beaucoup d’humour. Jeux de répétitions, langue qui claque et fait rebondir les mots.
Et puis, il y a d’autres sortes de poésies. Des albums porteurs de textes poétiques. Je pense au long poème d’émotions de Shaun Tan, décliné sur trente-deux pages, L’arbre rouge ; ou encore à cette histoire rythmée avec le coeur, Le prince bégayant de François Place nous plongeant sous le soleil de l’Afrique; je pense aussi à ce très bel album de Carl Norac, Mère-Magie, une plongée dans les temps sombres et difficiles de la préhistoire.
Enfin, la poésie et la musique se rejoignent à travers des titres dans la collection Gallimard jeunesse Musique. Écouter les Fables de La Fontaine déclamées en airs d’opéra, pourquoi pas? S’amuser du Carnaval des animaux repensé en rimes et comptines, pourquoi pas aussi?
J’achève cette chronique poétique avec ce joli Coeur qui bat, de Didier Lévy, album humble et tout petit pourtant si rassembleur. Aller, je commence, vous continuez… »Dans l’univers, il y a des milliards et des milliards de planètes. Parmi des milliards et des milliards de planètes, il y en a une petite et bleu qui s,appelle la terre(…) Et en moi, il y a un coeur qui bat. »