C’est pendant l’enfance que l’on savoure le plus les histoires de Noël. Quand on croit encore au Père Noël. Alors pour nous replonger dans ces moments magiques, voici des histoires de Noël que vous pourrez partager avec les enfants et un imagier sonore à lire et écouter ensemble. Voici des histoires classiques qui explorent la magie qui entoure Noël dans des représentations plus traditionnelles, mais aussi des histoires drôles et décalées.
Dès la lecture du titre, le livre Le rêve de Noël de Katherine Rundell annonce un moment magique. Théo décore seul son sapin le soir de Noël. Il a été confié aux soins d’une jeune gardienne, qui vient de s’endormir le nez collé sur son cellulaire. Ses parents happés par leur travail et leur volonté de réussite, fléau de notre société moderne, ne sont pas là pour vivre avec lui cette attente pourtant merveilleuse. Les vieilles décorations du sapin, un cheval à bascule, un soldat-tambour de plomb, un rouge-gorge et un ange prennent tout à coup vie et l’emportent dans une course folle pendant une bonne partie de la nuit.
Pendant ce rêve de Noël, Théo devra aider les vieilles décorations pour qu’elle puissent réaliser leur rêve : aider le rouge-gorge à apprendre à chanter, trouver une amoureuse au petit tambour ou encore donner de nouvelles ailes à l’ange. Des ailes qui lui permettront de s’envoler. Théo n’est plus seul, d’autres dépendent de lui. Il devra faire preuve d’initiative et de créativité pour les aider à réaliser leur rêve. Cette histoire célèbre le partage, l’amitié et l’attention aux autres. Le vrai cadeau de Théo est la confiance que lui témoignent tous ces personnages. La féerie de cet album réside aussi dans les illustrations de Emily Sutton. Les double-pages dans lesquelles on découvre l’intérieur de l’appartement de Théo ( pp.24-25 ) ou le parc ( pp.30-31 ) sont magnifiques et regorgent de petits détails. Le tableau au-dessus du piano rappelle Cézanne. Le tissu des rideaux, le motif des tapis ou le feuillage des sous-bois, tout est appliqué, le trait est fin et le dessin superbe.
Les plumes qui jalonnent tout le livre et celles de la couverture à la peinture d’or font de ce conte classique, mais contemporain, un superbe cadeau de Noël.
Penchons-nous aussi sur la réédition de l’album de Van Allsburg : Boréal Express. L’univers de Van Allsburg, auteur et illustrateur de Jumanji, demeure toujours mystérieux et souvent effrayant pour les enfants. Est-ce la palette de couleurs choisie par l’auteur ou toutes les ombres dans ses dessins qui donnent l’impression qu’on n’y voit pas tout à fait bien, qui en est la cause ? Il faut dire que l’histoire se déroule la nuit, et c’est donc encore plus difficile de distinguer le vrai du faux. Ici, le narrateur, car l’histoire est racontée à la première personne, voit s’arrêter devant sa fenêtre un train à vapeur rempli d’enfants. Le chef de gare lui fait signe d’embarquer pour un voyage extraordinaire au pôle nord, au pays du père Noël.
Ce qui surprend à la lecture est l’emploi du passé simple quasi systématique. Bien que ce soit le temps du récit, il n’est guère employé avec autant de ferveur dans les albums, aujourd’hui. Cela confère au texte un ton plus solennel encore.
Dans cet album, les représentations « intérieur maison » sont beaucoup moins chaleureuses, à dessein, mais la nature grandiose est impressionnante.
Ici, on frissonne, un autre type de lecture-plaisir.
Absolument impertinent et tout à fait hilarant, pour bousculer tous les codes du conte de Noël, voici Trois petits contes écrits par Grégoire Solotareff et illustrés par sa sœur Nadja. J’ai choisi le Père Noël et son jumeau . On se souvient de leurs Anticontes de fées et bien, ce pourrait être leur anti-conte de Noël. Les jumeaux au cœur de cette histoire ne sont pas très beaux et, a priori, pas non plus très attachants. Ils se chamaillent tout le temps. En grandissant, Nicolas, semble devenir tout de même quelqu’un de gentil et Stanislas tellement méchant !!! Tous deux à la veille d’un de leur anniversaire font des listes de cadeaux. Stanislas veut un fouet, des pétards et une arbalète, entre autres choses. Nicolas souhaite un traîneau et deux rennes en peluche très doux. Si Stanislas devient le père fouettard, à votre avis, qui deviendra Nicolas ?
Ce livre s’adresse aux lecteurs qui croient encore un peu au Père Noël mais plus tout à fait non plus. Vous savez, ceux qui commencent à rire des choses qui ne feraient pas du tout rire les petits. Ce rire partagé installe une belle complicité entre l’adulte lecteur et le jeune lecteur.
Cette histoire, absolument drolatique est illustrée par une Nadja qui s’en donne à cœur joie. Stanislas porte même un blouson avec une tête de mort et les parents ont l’air complètement effrayés par ce duo de jumeaux incontrôlable. Le comique réside aussi dans le fait que le père Noël n’existe ici qu’en réponse au père fouettard. Même adultes, ils demeurent inséparables.
De quoi décaper notre idée du Noël : OHOHOHO. Ici c’est plutôt AHAHAH…
Noël, c’est aussi la musique et les chants, et ce fameux ballet russe qu’est Casse-Noisette. La musique de Tchaïkovsky est tellement célèbre que la collection des Petits imagiers sonores propose d’en faire découvrir des extraits aux tout-petits dès un an. À faire écouter aussi aux plus grands…
Bonne lecture !