J’ai le souvenir d’une poésie et d’un certain mystère dans le plaisir que j’ai éprouvé à la lecture des romans d’Alice de Poncheville. C’était le cas du très beau Je suis l’arbre qui cache la forêt ou de Calamity Jane avait deux filles. Je retrouve cette voix, ici. N’est-ce pas le plus extraordinaire, lorsque l’on aime un écrivain, de se reconnecter dès les premiers mots à son rythme, à son souffle? Nous, les enfants sauvages s’est déroulé sous mes yeux avec cette même vibration. J’ai suivi la jeune Linka qui se révèle différente dès le départ, forte et rebelle comme peuvent l’être les adolescents. Elle vit dans un monde gris, celui de l’orphelinat, avec sa jeune soeur Oska à l' »odeur d’herbes sauvages ». La maladie (soit disant transmise par les animaux) a décimé beaucoup de vies humaines et fait beaucoup d’orphelins. On a tué tous les animaux. Ils ne font plus partie que de l’histoire et de l’imaginaire collectif. Ils effraient les plus manipulés par le système.
Pourtant, Linka découvre au hasard d’une promenade interdite, un drôle de poisson qui change de forme à volonté. Elle l’appelle Vive et parvient à le cacher. Vive, c’est la vie. Avec Vive, Linka se sent encore plus forte et des forces, il lui en faudra des tonnes pour affronter ce qu’on lui prépare à la Maison Zéro.
Parallèlement à l’histoire de Linka, il y a celle de sa soeur, Oska, celle de Jeff et Milo, il y a celles des voix qui se soulèvent et retrouvent le chemin de la nature grâce au mystérieux Docteur Fury, il y a celles des enfants sauvages.
Dans ce roman d’anticipation original et puissant, Alice de Poncheville explore notre faiblesse à se laisser manipuler et à s’enfermer dans la peur autant que notre puissante capacité à renverser le cours des choses. Une vision remplie d’espoir autour de personnages très touchants.
Nous, les enfants sauvages, Alice de Poncheville, medium grand format, l’école des loisirs
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