Solotareff, suite…

Les garçons et les fillesComment résister à l’envie d’écrire un petit quelque chose suite aux rencontres sur l’univers de Grégoire Solotareff qui se sont déroulées cette semaine. Replonger dans son oeuvre a permis aux participants, je crois, d’apprécier son talent d’écrivain autant que de peintre. L’exploration des contes de saisons ou encore Les garçons et les filles aux descriptions remplies d’humour et de tendresse (pas toujours tendre), a mis en lumière la matière première que représentent ces livres pour de futurs ateliers d’écriture. Relire Le Masque en entier fut un grand bonheur, ne serait-ce que pour prononcer les phrases somptueuses du dernier dialogue entre Ulysse et Lila : « Mais toi, tu n’as jamais peur de devenir méchant?- Pas si nous restons ensemble, répond Ulysse. »
Diable des rochersLa force des illustrations, leur profondeur, les cadrages, la mise en page, l’utilisation des diagonales dans les perspectives (rappelant souvent celles du peintre Nicolas De Stael),  les audaces de couleurs et de lumières, tout ce que nous avons observé ensemble, a mis en évidence la richesse de ce créateur. C’est une chance pour les enfants d’entrer dans ses livres dont il ne faut pas avoir peur. Peur? …Solotareff déroute parfois, nous entraine dans la noirceur qui rejoint celle qui nous habite tous, enfants compris. Pourquoi mettre de côté ces émotions?
De plus, et cela a  aussi fait l’unanimité, il y a tant de liens possibles avec l’univers des contes. Certes, ce ne sont pas des liens directs, mais des thèmes semblables et traités différemment. Alors, du conte traditionnel au conte moderne, pourquoi ne pas évoquer La belle et la bête avec Le diable des rochers, Boucles d’or avec Toute seule, Hansel et Gretel avec Le masque. Il pose les questions autrement et laisse toute liberté. À chacun de s’approprier les émotions qui traversent les pages.

Nous avons terminé par la lecture de César, son dernier album, et un grand sourire s’est affiché sur le visage des personnes présentes. Comment ne pas succomber à l’énergie graphique des illustrations mais aussi à celle de ce jeune perroquet qui contrairement à Loulou, rejoint son univers sauvage, et y reste (pour peut-être un jour devenir empereur..) !!!

Enfin, le site ecoledesmax.com (dans les archives) propose des dossiers pédagogiques sur Loulou, Le roi crocodile, Toute seule, U et Titi à Paris.