Un dernier Guili

Petit Guili (Le)Le dernier album de Mario Ramos s’ouvre par cette citation de Mark Twain :« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Le Petit Guili, malgré son titre rigolo et chatouilleux, est un album bouleversant, empruntant au Conte le caractère violent et archétypal. Le roi de ce royaume est cruel et méchant. Dévoré par ses ambitions de pouvoir et de contrôle sur le monde, il impose une loi sans merci. Il ne sait pas encore que le petit Guili, innocent et vif comme tous les petits,  volette et s’amuse alors qu’il avait ordonné de briser les ailes des oiseaux. Et arrive ce qui devait arriver. La confrontation entre la cruauté et l’innocence.
Le lion, frustré et en colère ne pourra rien contre le petit Guili qui s’empare de sa couronne. « Mais personne ne peut rien contre un petit oiseau qui vole librement ». Et si le petit Guili s’empare de la couronne ce n’est pas pour profiter d’un pouvoir quelconque. En toute innocence, il l’offrira à d’autres têtes, mais ni le cochon, ni le crocodile, ni l’âne, ni personne n’en est vraiment digne. Ils veulent tous un monde à leur image. Narcissisme, Ô Narcisse !
Alors donc ? Vers qui se tourner? Quelle espérance nous donner? Personne ne saisit donc sa chance de faire de ce royaume un monde meilleur ? Peut-être que Néron, au fond de l’océan saura être digne d’avoir une couronne sur la tête. On en doute un peu. Et d’ailleurs est-ce une couronne sur la tête qui définit le pouvoir?

Pas de happy end ni de rose bonbon, mais une fin ouverte qui fait de cet album un livre résistant. À nous de relever le défi de la justice et de l’équité…Tandis que le petit Guili s’envole librement, ailleurs, pour trouver dans son ciel une existence plus belle.
Hommage à Mario Ramos
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